Toujours le travail

Mon angoisse perpétuelle.

Je me sens tellement empêtrée dans des questionnements autour du travail.

Plus j'accumule des expériences, moins je sais ce je recherche. Pour moi le travail n'a pas vraiment été une source d'accomplissement, de reconnaissance, d'épanouissement. Pourtant pendant très longtemps j'ai cru que c'était la seule façon de vivre, d'avancer. Aujourd'hui j'ai la sensation que le travail m'a détruit, m'a transformée, m'a blessée, m'a humiliée. Mon CV n'est qu'une liste de chose que je ne veux plus faire.

Mais la chose la plus terrible c'est que je ne sais faire QUE ce que je ne veux plus faire: être proche des gens, dissimuler mes pensées et mes sentiments, m'investir corps et âme pour un salaire minable et pour un travail ingrat, dilapider mon énergie dans une activité énergivore au possible, raconter le travail et les idées des autres. Etre au service des autres et n'en être jamais vraiment récompensée.

Mon problème face au travail et sans doute lié à ma recherche de reconnaissance éperdue. Sans le regard d'un autre j'ai du mal à me sentir vivre, à me trouver une valeur.

J'ai tout le temps peur. Une peur panique d'échouer, de ne pas faire comme il faut, de ne pas arriver à faire ce qu'on attend de moi, de décevoir les gens. Et ça me rend complètement control-freak... Je suis devenue obsédée par la perfection, par le détail, comme si c'était devenu une protection. Et ça me tue, car la perfection n'existe pas bien entendu, et que la médiocrité est au coeur de beaucoup de choses aujourd'hui.

Je me retrouve donc là, à presque 30 ans, à n'avoir plus d'envies professionnelles, à sentir filer mes compétences, à ne pas savoir quoi faire de moi. Je n'ai plus d'idées, plus de moteurs, plus de projets. Je suis blasée et angoissée par le monde du travail. Je ne sais plus comment m'en accommoder. Complètement désabusée. Le contact avec les gens me serre le ventre, les journées à rallonge me dégoutent, la nouveauté me paralyse.

Je ne sais pas comment rebondir, comment trouver un travail plus en accord avec mes valeurs qui me permette quand même de vivre comme je l'entends, sans me priver.

Je pense souvent à me former à autre chose, mais à quoi? J'ai presque trop d'idées. Et je les démonte sans cesse par un rationalisme exacerbé. Rien ne vaut le coup à mes yeux de se faire chier. Parce que c'est trop précaire, trop long, trop couteux, trop compliqué. J'arrive pas à me décider.

Je tourne en rond.

Je sens bien que ce que j'ai fait jusqu'à présent ne me rend pas heureuse. Mais je ne trouve pas de substitut. Et je suis d'autant plus angoissée de mon avenir professionnel que je vois les gens de mon âge réussir, construire, avancer. Et que moi je tourne toujours en rond. J'en suis toujours au même point. Flippant.

J'ai aussi pris conscience que le travail n'était pas tout dans la vie. Que c'était génial quand il nous permettait de faire ce qui nous passionne. Mais qu'il bouffait aussi quand ça n'était pas le cas, qu'il pouvait détruire des vies.